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Emplois aidés : après les annonces…

L’annonce du gel immédiat des financements des emplois aidés, dès le second semestre 2017, et d’une diminution drastique en 2018 impacte les associations et les collectivités locales. Notre réseau des centres sociaux est directement concerné. Le point sur la situation, et nos premières réactions.

Les emplois aidés dans les centres sociaux

  1. C’est le nombre de salariés, dans les centres sociaux qui bénéficient d’un emploi en contrat aidé, soit plus de 12% des employés. Animation, accueil, entretien, développement social… les personnes accueillies font partie intégrante des équipes et y jouent souvent un rôle clé : elles apportent une véritable plus-value au côté des professionnels et des bénévoles dans des secteurs d’activités très divers : vieillissement, santé, logement, enfance… Elles contribuent effectivement au développement de services utiles aux territoires et permettent la prise en compte de leurs évolutions, elles améliorent souvent la qualité du service ou du projet collectif.

Au-delà du fait que l’emploi aidé débouche parfois sur un emploi pérenne au sein du centre social, il permet le plus souvent une stabilisation d’une situation familiale, une reconnaissance sociale, l’enrichissement d’un réseau social, un sentiment d’utilité, une reprise de confiance en soi, un repérage de ses potentiels, la capacité de se projeter à nouveau dans un projet professionnel.
Le centre social joue ici un rôle d’insertion sociale et professionnelle souvent primordial. De plus, de nombreux centres sociaux sont implantés dans des quartiers en politique de la ville ou encore en milieu rural. Ces territoires sont souvent en difficulté et les emplois y sont peu nombreux. La proposition d’un emploi aidé est ainsi une possibilité d’emploi de proximité et peut aussi favoriser les conditions, à terme, d’une plus grande mobilité géographique.
La grande majorité des centres sociaux accueillent ces personnes en lien avec un projet social qui promeut l’accompagnement des personnes, le développement de leur pouvoir d’agir et des parcours d’insertion sociale et professionnelle adaptés.
Sans occulter les insatisfactions et les dérives possibles liées aux emplois aidés, nous savons que la majorité des accueils de personnes en emploi aidé produit donc des effets positifs pour les personnes et pour les centres sociaux.
Nos premières réactions aux annonces
La suppression immédiate des emplois aidés peut avoir des conséquences importantes en terme d’organisation mais aussi économique et humaine pour de nombreuses structures.
C’est pourquoi, les annonces du gouvernement nous ont incités à réagir rapidement. Ceci ne nous a pas permis de prendre tout le temps nécessaire pour la réflexion et le dialogue avec l’ensemble des acteurs de notre réseau ; alors que cette question est importante et que ces décisions gouvernementales ont un impact fort dans la vie des habitants mais aussi des centres sociaux. Il faudra prendre ce temps.
Nous avons dans un premier temps choisi de réagir auprès du premier ministre et de la ministre du travail par une réaction conjointe SNAECSO, ACEPP et FCSF.

Retrouvezici le courrier adressé au premier ministre.

Avec ces 2 partenaires, nous proposons un plan d’action en 4 points :

Contacter les parlementaires de votre circonscription pour leur faire connaître votre inquiétude – face à la brutalité de cette décision – et l’impact de cette mesure en matière d’emploi au niveau territorial (retrouvez ici un courrier type que vous pouvez adresser à votre député),
Transmettre rapidement à vos fédérations locales les informations permettant d’évaluer le nombre de postes qui en l’état actuel ne seront pas renouvelés. De nombreuses fédérations ont déjà engagé le recueil des infos !
Alerter les services de votre Direccte sur les difficultés immédiates que cette décision va engendrer,
Recueillir – sur le terrain – des témoignages de personnes concernées par les emplois aidés qui peuvent parler de l’intérêt de ceux-ci dans leur parcours.

 
Dans un second temps, la FCSF a transmis une note au cabinet du premier ministre, reprenant nos positions et ouvrant des perspectives sur une réflexion à mener avec l’Etat. Voici les 4 propositions :

Un moratoire (un délai) sur les contrats en cours pour permettre de gérer les situations humaines, les parcours de formation en cours
Une concertation rapide pour envisager des évolutions – nous sommes des acteurs de l’accompagnement des personnes agissant en proximité dans les territoires. Nous pouvons contribuer à la réflexion à venir. Nous avons des compétences, des approches spécifiques et innovantes à proposer sur les questions de formation.
Les centres sociaux sont prêts à expérimenter sur les territoires : inventons des nouveaux dispositifs ensemble qui répondent aux défis d’accompagnement des personnes les plus éloignées de l’emploi !
La question des emplois aidés soulève effectivement – pour une bonne part – la question du financement des centres sociaux par l’Etat et les collectivités publiques. Une réflexion est à mener avec l’Etat et les collectivités sur les modes de financement de nos actions utiles au développement des territoires. De notre côté, nous avons engagé avec le réseau une réflexion approfondie sur nos modes de financement depuis près d’un an.

Des changements importants sont en cours. C’est ensemble que nous trouverons les stratégies communes pour affirmer nos convictions, nos façons de faire avec les habitants dans les territoires.

POUR ALLER PLUS LOIN:

>Que sont les emplois aidés ?
Les contrats aidés sont des contrats de travail spécifiques destinés prioritairement à des personnes en difficulté sur le marché du travail, pour lesquels l’employeur bénéficie d’aides et exonérations. Ils relèvent du secteur marchand ou du secteur non marchand. C’est le cas des CUI, CAE contrats d’avenir…. Plus d’infos : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1812
>Les emplois aidés dans les centres sociaux : quelques données chiffrées:

>Ce que les centres sociaux apportent aux personnes en emploi aidé:
Quelques témoignages à retrouver ici.
L’article est signé de la Fédération des centres sociaux de France. 
 

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