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[Pouvoir d’agir] Bien vieillir à la Gibauderie

A Poitiers, la maison de quartier de la Gibauderie a engagé une démarche originale de développement du pouvoir d’agir auprès des personnes âgées fragilisées par la crise sanitaire.

Depuis le début de l’année, Sandra Dauray-Dufaud multiplie les entretiens avec des habitants du quartier de la Gibauderie. « Je prévois une heure maximum mais en général, cela dure plutôt le double », plaisante-t-elle. A la demande du conseil d’administration de la maison de quartier, cette ex-assistante sociale, désormais référente familles, a engagé un travail de fond avec un public prioritaire : les personnes âgées isolées et fragilisées. Logement, autonomie, santé, amour… « L’objectif est d’identifier, au fil des conversations, des situations problématiques communes à plusieurs personnes, puis de les inviter à se rassembler pour qu’elles puissent travailler collectivement autour de solutions à leurs problèmes. » Sandra Dauray-Dufaud table sur une cinquantaine d’entretiens au long cours, durant lesquels elle s’attache à prendre le temps d’écouter.
Le concept de DPA ou « empowerment » essaime beaucoup dans les centres sociaux et prend des formes diverses selon les typologies de population des quartiers. « Les habitants sont experts de leur propre situation. » Les premiers résultats devraient se manifester dans le courant de l’année.
Besoin de lien social
La démarche était engagée depuis quelque temps déjà par la commission « Bien vieillir », animée par Patrick Rallet, membre du conseil d’administration : « Trois axes ont été définis : l’aide aux personnes âgées fragiles, des ateliers participatifs pour créer du lien et la création d’un réseau d’entraide. » Evidemment, les périodes de confinement et de couvre-feu ont accéléré les événements. Un besoin de lien social s’est exprimé pendant les maraudes menées par les salariés et les bénévoles de la structure. C’est là aussi qu’ont été identifiées les premières personnes reçues en entretien. En février, une Semaine du bien-vieillir s’est déroulée dans le quartier avec, au programme, des ateliers gratuits (jeux de chiffres et de lettres, sophrologie, exercices de mémoire, et même un atelier code de la route).

Sandra Doray-Dufaud – Référente famille et pouvoir d’agir

A côté des retraités, la Gibauderie est également connue pour héberger un contingent important d’étudiants qui fréquentent -en temps normal- le campus voisin. Alors pourquoi ne pas faire se rencontrer ces deux publics ? « L’intergénérationnel, c’est notre autre défi », note Sandra Dauray-Dufaud, arrivée en août dernier. Top départ !

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