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Secteur Enfance-Famille : un pont entre deux mondes

Certains centres socioculturels renversent les codes en associant délibérément les secteurs enfance et famille dans un seul et même pôle. L’idée ? Créer un véritable partenariat éducatif entre les animateurs et les parents pour le bien des enfants.

En octobre dernier, l’artiste Toma Sidibe est venu animer un atelier de percussions corporelles à la Maison des 3 quartiers. Ce rendez-vous a rencontré le succès malgré les contraintes sanitaires. Résultat : complet ! Une quinzaine de parents ont répondu présents avec leurs enfants pour passer un moment convivial en musique. « Nous avions communiqué auprès des familles des enfants qui fréquentent le centre de loisirs, la crèche et le CLAS », souligne Nathalie Ingrand. C’est désormais systématique… En tant que responsable d’un secteur hybride qui allie « enfance et famille », elle multiplie les actions transversales. Une façon d’impliquer davantage les parents dans la vie du centre socioculturel.
Un lieu neutre pour parler des enfants
Si un mouvement de fond est enclenché, il faut savoir que ce genre de regroupement de secteurs n’est pas encore très répandu au sein des centres. Or, à la M3Q, cette convergence ne date pas d’hier. Dès le début des années 2000, la question s’est posée. « Au départ, les référents avaient peur d’empiéter sur le travail de leurs collègues. Mais une culture du partenariat s’est ensuite imposée. » Aujourd’hui, les « temps partagés » et autres « sorties famille » associent toujours des animateurs de chaque secteur. « Et les parents ne font plus la différence. »
La même tendance envahit depuis deux ans le centre social de la Plaine d’Ozon à Châtellerault. Ici, la réflexion a été accélérée par la fin des contrats aidés en 2018 qui a obligé les secteurs à se réorganiser. Pari tenu ! Oz’Aventure, lieu jusque-là dédié uniquement au centre de loisirs, a progressivement accueilli de plus en plus de rendez-vous communs comme les ateliers parents-enfants du week-end ou le Café-famille hebdomadaire qui tisse un lien avec les écoles du quartier. « Le centre social est un lieu plus neutre que l’école pour faire passer certains messages », relève Ophélie Maréchal, elle aussi référente Enfance et Famille au CSC d’Ozon.
La posture adéquate
À Châtellerault, quatre salariés pilotent ces actions transversales. Pour l’instant, les animateurs du centre de loisirs n’y participent pas. Mais c’est une piste de développement pour ce tout jeune secteur. À la Maison des 3 quartiers, en revanche, des réflexes sont déjà bien installés. Les animateurs sont régulièrement formés afin d’adopter la bonne posture vis-à-vis des parents. Fin janvier, une séance était consacrée aux différentes manières de solliciter la famille quand ils ont une difficulté avec un enfant. « Les parents doivent être considérés comme des partenaires dans l’éducation des enfants, et inversement », estime Nathalie Ingrand. De quoi transmettre un seul et même message. Au final, on assiste à un véritable changement des mentalités car ici, les parents ne considèrent plus le centre de loisirs comme une simple garderie.
Crédit photo : Maison des 3 quartiers

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