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« Aller vers » en milieu rural : lever les freins à la mobilité

Les Espaces de vie sociale (EVS) situés en milieu rural ont développé des stratégies pour se faire connaître et aller vers les habitants, malgré l’étendue des territoires couverts. L’objectif ? Lutter contre l’isolement et aider ceux qui en ont besoin à s’émanciper.

Cicérone va déménager ! En septembre, l’Espace de vie sociale du civraisien rejoindra le centre de la commune, l’une des principales places où se tient le marché toutes les semaines. L’idéal pour se faire remarquer. « Nous sommes actuellement dans un ancien CFA excentré, plutôt austère et pas vraiment adapté à notre activité, explique la directrice Marielle Khemache. De plus, nous partageons le bâtiment avec des associations caritatives. Evidemment, ce n’est pas un problème pour nous mais c’est forcément connoté. Le public considère qu’il n’a pas sa place ici s’il n’est pas dans le besoin. » Résultat, les habitants ne viennent dans ce lieu dépourvu d’accueil physique que pour s’inscrire aux pratiques amateurs (cirque, théâtre, danse)…

En lien avec les partenaires
Heureusement, tout cela est bientôt terminé. Pour réussir son intégration, l’équipe va miser sur la communication et son sens de l’ouverture. Les Civraisiens, et pourquoi pas les nouveaux arrivants, pourront venir librement s’informer sur les activités loisirs autour d’un café ou d’un jus de fruit. La « pause des parents », le prêt de scooters pour les personnes en voie d’insertion professionnelle, le drive fermier, l’accès à Internet ou encore l’aide administrative se dérouleront ici. « Nous accueillerons les permanences de la Mission locale d’insertion, de la Mutualité sociale agricole et d’autres associations partenaires, ainsi que la ludothèque itinérante de Mille Bulles », reprend Marielle Khemache.
Lutter contre l’isolement
Les animateurs ont bien l’intention d’aller à la rencontre des ados là où ils sont, notamment grâce à la Ciçaroule, une remorque itinérante munie d’un point chaud. Aller à la rencontre des gens, là où ils sont, est l’un des défis majeurs de tous les centres socioculturels, a fortiori en milieu rural. Aurélie Darlay, directrice de La Pousse, à Mirebeau, en est bien consciente. « Ici, on a repéré de nombreux jeunes isolés. On va les chercher, parfois par l’intermédiaire d’un copain. C’est important de les aider à s’émanciper pour qu’ils ne tombent pas dans l’errance. » Un premier diagnostic a fait apparaître un problème de mobilité de la population locale. A l’aspect financier s’ajoute souvent des freins psychologiques qui empêchent les gens de quitter leur zone de confort.
Pour favoriser le « aller vers », salariés et bénévoles organisent des ateliers cuisine, des projections de films, des débats et d’autres événements dans les salles des fêtes des communes du Haut Poitou sur lesquelles rayonne La Pousse. Ou encore près des city-stades. L’Espace de vie social dispose déjà de trois sites d’accueil de loisirs à Chouppes, Vouzailles et Champigny-le-sec. La friperie et l’épicerie sociale attirent aussi du monde. « D’ici la fin de l’année, nous aurons un véhicule aménagé pour nous rendre dans les hameaux », conclut Aurélie Darlay. En milieu rural, mieux vaut être bien motorisé pour accomplir ses missions.

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