Dans le cadre de la démarche Congrès portée par la Fédération des Centres Sociaux de France, les Centres Socioculturels de la Vienne ont organisé 4 Banquets Citoyens et une Virée des Popottes. Pour clore le bal, les Centres de La Blaiserie, de la Gibauderie, de Cap Sud et des 3 Cités organisent une matinée avec tous les groupes de travail, le samedi 1er octobre 2022. Nous sommes allés rencontrer Aurélien Lautard, qui dirige le Centre de la Gibauderie, pour qu’il nous en dise un peu plus.
Vu des Centres Sociaux de la Vienne, en quoi consiste la démarche Congrès ?
La démarche Congrès, c’est avant tout l’occasion de retrouver tous les Centres Sociaux et Socioculturels de France (FCSF) lors d’un seul événement. C’est aussi le moment d’imaginer et d’écrire le projet de notre Fédération nationale pour les années à venir.
J’ai participé au Congrès de Lyon, en 2013. Nous avions alors inscrit le « développement du pouvoir d’agir » comme quelque chose de fondateur pour nos structures. Je venais d’arriver dans le réseau. J’avais alors été marqué par les témoignages d’habitants qui vivaients des situations d’injustices.
L’intérêt de s’inscrire aujourd’hui dans la démarche national vers un congrès, c’est avant tout, pour nos Centres, les thèmes abordés : la justice sociale et la démocratie. Nous avons choisi de travailler plus particulièrement sur la justice sociale. Comme le dit Tarik Touaria, le président de la FCSF, nous pensons qu’il n’y a pas de démocratie sans justice sociale. On ne peux pas se reconnaitre dans un système, s’il nous parait injuste et incohérent. Et par conséquent, on ne peut pas s’y impliquer comme citoyen et agir au sein de ce système.
Le fait de débattre démocratiquement, de discuter, de décider ensemble et de construire du commun, nous l’avons retrouvé dans les banquets citoyens et il nous semble intéressant de nous y inscrire. Nos Centres Socioculturels ont un rôle à jouer dans ce débat démocratique, localement, dans le quartier ou dans le village dans lequel ils se situent. Nous avons également un rôle à jouer en contribuant à la démarche congrès aux côtés des 1400 autres Centres de France, en rapportant le fruits des débats et rencontres organisées lors de nos banquets citoyens.
Comment avez vous imaginé l’organisation des Banquets du printemps?
La Fédération des Centres Sociaux de France a proposé d’organiser des moments dans l’espace public, dans la rue, sur les places, devant les Centres Socioculturels, sur les thèmes de la justice sociale et de la démocratie : des banquets citoyens. Cela a inspiré plusieurs Centres Socioculturels de la Vienne*.
Nous avons eu envie de porter 3 banquets sur 3 thèmes différents : les injustices sociale en éducation, pour emploi et lorsque l’on vieilli. Comme nous le faisons au quotidien, nous avons travaillé avec des personnes concernées par des situations d’injustice sur ces thèmes. Dans nos associations, il y a des groupes d’habitants qui traitent de ces questions et qui imaginent des pistes de solutions possibles. Ou bien nous avons déjà identifié des habitants qui vivent des situations d’injustice et qui n’ont pas encore eu l’occasion de se rencontrer. Nous avons utilisé cette porte d’entrée : le problème qu’ils rencontre, pour les mobiliser sur une démarche plus globale.
A chaque banquet, les habitants, administrateurs et professionnels venaient de tous les centres impliqués dans la démarche. Et chaque rassemblement était précédé de travaux dans chaque Centres pour identifier plus précisément les injustices.
Ce qui nous semblait primordial, c’était qu’il y ait deux tiers d’habitants concernés par le problème. Et que les professionnels et les administrateurs ne représentent qu’un tiers des participants. Dans tous les groupes, pour favoriser des échanges justes et la participation du plus grand nombre, nous avons utilisé le croisement des savoirs et des pratiques.
Quel message souhaitez vous faire passer lors de l’inter-banquet du 1er octobre ?
L’objectif de cette matinée du 1er octobre est d’identifier, sur chaque thème, quelques problèmes bien identifiés et consensuels; quelques chantiers, injustices sur lesquelles on veut travailler. Nous avons la conviction que si nous priorisons, nous trouverons des solutions plus percutantes et nous ne disperserons pas nos forces. Nous nous reverrons ensuite entre Centres des différents quartiers avec les habitants concernés, pour travailler sur ces thèmes.
* La Maison de la Gibauderie, La Blaiserie, La Comberie, Cap Sud, SEVE, Les 3 Cités, La M3Q, Le Local. La démarche est ouverte et les Centres qui souhaitent s’impliquer peuvent prendre le train en marche là ou en sont les réflexions. On peut avoir un groupe qui bouge et une cause qui avance.