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Chercheurs du projet ALSH, leur expertise

Dans le cadre du chantier ALSH, des responsables et des animateurs de plusieurs centres socioculturels se sont rassemblés le 23 et 24 Novembre 2017 au centre socioculturel de la Blaiserie. Et afin de mener une réflexion plus approfondie, ils ont pu bénéficier de l’aide de 3 chercheurs professionnels dans leur domaine : Jérôme GUILLET, Sébastien PESCE et Marie-Hélène DOUBLE. Nous leur avons donc posé quelques questions pour savoir quels ont été leurs parcours et quels savoirs et connaissances ils souhaitent apporter à cette formation.
Jérôme GUILLET 

« J’ai fait une formation BAFA BAFD sans avoir travaillé dans une institution, surtout beaucoup de colonies et de formation. J’ai fait un IUT carrières sociales, puis rapidement j’ai eu la chance de travailler dans des colonies expérimentales qui travaillent elles aussi sans tranches d’âges et sans programmes. Cela m’a amené à beaucoup m’intéresser à l’aménagement de l’espace, à la façon de déclencher de l’activité sans rien proposer. Et il y a 3 ans maintenant, j’ai été sollicité par Cécile Martineau, sur un groupe de professionnels en attente de nouveaux projets : les responsables ALSH. Naturellement j’ai proposé de vivre une expérience et d’arrêter d’en parler, pour mettre au cœur de l’échange les responsables ALSH et les animateurs. Une expérience concrète qui générerait une contagion positive. »
« On peut dire que c’est la formation-action, une formation centrée sur une action collective où on prend collectivement un risque. De la formation-action à la recherche-action c’est ce qui nous concerne. Je suis centré sur la formation-action, et j’ai des liens avec quelqu’un qui devait intervenir avec nous pour la recherche-action : Marie-Hélène Doublé. »
 
 
 
Sébastien PESCE 

« J’ai travaillé dans l’animation entre 1995 et 2010. J’ai un peu travaillé du côté des colos et très peu dans les centres de loisirs puis j’ai été organisateur d’une colo, et j’ai organisé des activités de loisirs quelques temps dans le champ associatif. Puis j’ai travaillé sur un dispositif de prise de décision collective d’adolescents en colonie. Ensuite, j’ai travaillé sur des colonies itinérantes à l’étranger. Il y avait une espèce d’autogestion, de prises de décisions permanentes intégrées au modèle de colonie. Le dispositif s’appelait la « colo provisoire ». Puis j’ai fait des études de sciences de l’éducation et actuellement je suis enseignant chercheur depuis 3 ans à Tours dans un laboratoire de sciences de l’éducation, dans lequel Marie-Hélène Doublé travaille également. »
« Mon truc à moi, c’est au-delà des pédagogies coopératives institutionnelles, c’est plutôt tout ce qui relève de l’intervention et de la recherche-action participative, collaborative. Donc la plupart des choses que je fais maintenant consistent à travailler avec des collectifs professionnels de tout type et à les accompagner dans l’élaboration de leur recherche action, mise en œuvre… Jusqu’à la publication quand on y arrive. »
 
 
 
Marie-Hélène DOUBLE 

Dans ce projet Marie-Hélène accompagne les directeurs ALSH pour les outiller sur l’accompagnement du changement de posture des animateurs
« J’interviens avec des professionnels du conseil de l’accompagnement comme les missions locales par exemple. Toutes les professions qui sont en relation d’aide. Mon rôle est de les faire réfléchir sur ce qui les préoccupe : leur posture professionnelle. Je souhaite les amener à se poser la question de ce qu’ils font quand ils sont avec les autres. J’étais dans la posture d’expert jusqu’à ce que je me demande si j’étais utile aux gens, j’entre dans un parcours de thèse avec la seule question « Qu’est-ce que je fais quand j’accompagne quelqu’un ? Et ce parcours va m’amener à comprendre que ma posture s’inscrit dans la façon dont on fait les choses. »
« Le plus important c’est la posture professionnelle. D’un côté on a la posture d’accompagnement, du tenir conseil qui consiste à aider l’autre par du questionnement, par de la mise en confiance, pour que la personne nous livre sa difficulté et surtout qu’on l’aide à comprendre elle, pas le professionnel qui va comprendre en diagnostiquant. Et d’un autre côté on a la posture d’expert. Je fais parler l’autre. J’utilise un diagnostic pour lui dire « votre problème c’est x ou y et je vous propose de faire z ». On est dans de la prescription. Il faut que les conseillers qui accompagnent sur la question de l’insertion, du chômage, de l’orientation soient sur une posture du tenir conseil, une posture où on développe l’autonomie des gens, leurs apprendre à s’orienter eux-mêmes. »

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