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Entretien avec Véronique Massonneau

Parlement libre jeunes
Parlement libre des jeunes en Poitou-Charentes Les 28 et 29 novembre 2015, Saint-Cyr, 86

Dans 3 semaines, ce sera la parlement libre des jeunes. Pour l’occasion, la fédération et les associations partenaires de ce temps fort ont invité Véronique Massonneau. Ils souhaitent donner l’occasion aux jeunes participants d’échanger avec une femme qui s’est engagée. Comme à la fédération, nous sommes très curieux, nous avons eu envie d’aller lui demander pourquoi elle avait choisi la politique.

1/Vous participez au parlement libre des jeunes les 28 et 29 novembre à Saint-Cyr. C’est parce que vous pensez que l’écologie et plus largement, la politique, « n’est en effet pas seulement entre les mains de quelques hommes et femmes de pouvoir, il est entre les mains de chacun d’entre nous ; la société civile doit s’en emparer » que vous avez accepté l’invitation ?
Je pense que les citoyens doivent être acteurs de la politique, au sens large du terme, s’investir partout où cela est nécessaire. Le parlement libre des jeunes est avant tout une occasion d’échanger et de faire se rencontrer des personnes aux parcours de vie divers. Cela peut permettre au jeune citoyen de réaliser qu’il évolue dans un univers social bien souvent restreint. Et apprendre à interagir avec le reste de la société, c’est s’ouvrir au compromis et prendre conscience des réalités. Les femmes et les hommes politiques peuvent être des meneurs de projets et d’idées, mais ils doivent laisser les citoyens conduire l’action partout où cela est possible et ne pas les déresponsabiliser.
2/Vous êtes engagée depuis les années 80 auprès des gens : d’abord à travers les syndicats, puis plus tard, en politique. Quel a été le déclencheur de cet engagement ?
Je crois que c’est avant tout mon éducation et mon caractère qui m’ont poussée à l’engagement. Mon éducation, car mes parents eux-mêmes étaient engagés, à l’écoute des autres, généreux et sincères. Je cherche à être à la hauteur de ce qu’ils ont voulu me transmettre. Mon caractère, parce que je suis une personne infiniment optimiste. Je crois en l’avenir et je ne me satisfais pas lorsque l’on m’explique que les choses sont établies et ne peuvent avancer. J’ai fait mienne l’expression de Mark Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Je pense qu’il faut prendre conscience de ce qui a été réalisé par les générations passées pour croire que nous pouvons agir !
3/On parle de l’engagement des jeunes dans la vie politique. Mais est-ce que les organisations politiques/associatives sont encore adaptées aux préoccupations et aux envies des jeunes ? Leur laissent-elles vraiment une place ?
Les organisations, associatives ou politiques, ne sont que des moyens pour intervenir au service des idées et des solutions. Elles n’ont pas vocation à perdurer lorsque leur objet se trouve infondé ou désuet. La jeunesse à la capacité de renouveler les structures existantes et les modes d’action. Les manières de s’engager des générations futures ne seront peut-être pas les mêmes que celles que je connais. Le poids démographique des jeunes en France tant à se réduire, la difficulté c’est donc que leur voix porte, et que les spécificités des problèmes qui les concernent soient entendues. Je suis consciente de tout cela et j’essaye de multiplier les contacts.
4/Les jeunes ne marchent pas forcément dans nos pas. Ils inventent d’autres choses. Pensez-vous que les générations des baby-boomers sont prêtes à leur passer le relais ?
La génération des babys-boomers a vécu sa jeunesse dans une période économiquement dynamique et où l’avenir semblait s’ouvrir aux changements. Celle d’aujourd’hui doit réussir à se projeter dans un futur que l’on décrit trop souvent comme apocalyptique. Établir le constat des difficultés ne doit pas conduire à faire l’impasse sur tous les projets novateurs que nous voyons naître. La jeunesse prend et doit prendre toute sa place ! Les problèmes économiques, sociaux et environnementaux sont liés. Ils sont autant de défis à relever ! A l’origine du blocage dans le renouvellement des générations, des raisons circonstancielles donc, mais aussi systémiques. Dans ce sens, la loi sur le non-cumul des mandats est une avancée majeure pour féminiser et rajeunir les représentants démocratiques!

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