Une vingtaine d’administrateurs et de bénévoles du réseau étaient réunis le 18 mai 2015, pour débattre de leur capacité à réagir après les évènements de janvier 2015.
Les membres du conseil d’administration fédéral constatent qu’après les attentats, dont celui contre Charlie Hebdo, notre réaction à de tels événements ne peut pas se limiter à la mobilisation du 11 janvier (dite sursaut citoyen). Aussi forte et emblématique soit-elle. Une prise de conscience doit redonner du sens à nos projets. Ils doivent être à la hauteur des enjeux. Le débat a besoin de s’engager. Quel sens et quelle efficacité devons nous donner à nos actions de prévention et de civisme, d’insertion, d’éducation ; à nos projets autour de la mémoire, de la culture et du dialogue, pour améliorer le vivre-ensemble ?
Stéphane Triquenaux, responsable de l’association Arc-en-ciel théâtre, a animé la soirée comme une conférence populaire*. Cette réflexion collective enrichit en même temps, la démarche d’écriture du projet de la Fédération.
La question de départ était « Sommes-nous encore capable de permettre aux habitants de vivre ensemble avec leurs différences ? »
Les participants se sont interrogés sur la capacité des centres sociaux à maintenir leur rôle d’accueil et d’écoute de la population. Car, en préservant cette mission historique d’accueil, et au-delà de valeurs seulement affichées, nous rendons ces valeurs visibles par un acte concret : l’écoute de l’autre, une fonction essentielle au vivre ensemble.
Le constat est fait de l’évolution de la société, du caractère, parfois éphémère, des engagements, de la distanciation des relations, accentuées par des modes de communication numérisés. Pourtant en s’appropriant ces nouveaux moyens d’action, plus collectifs, et ces nouvelles façons de dialoguer avec un réseau plus vaste, les centres sociaux peuvent devenir de nouveaux lieux d’engagement et de coopération alternative.
De nouvelles pistes d’actions et de postures ont été imaginées pour replacer le centre social comme un lieu pour imaginer la société de demain, en remplaçant le terme « eux » par « nous ». En prenant le temps de la concertation et en permettant aux habitants d’exprimer leurs besoins et de devenir acteurs. Le centre social comme un « espace de confiance » pour y exprimer « nos craintes et nos espoirs ».
- La Conférence Populaire est une conférence, sans « expert », où ce sont les participants qui sont aussi les conférenciers. Elle propose à un groupe de se mettre en situation pour produire collectivement de la connaissance à partir des savoirs de chacun. Cette production s’opère dans la rencontre des opinions, des points de vue et leur échange non conflictuel. Les participants apprennent quelque chose les uns des autres au lieu de l’apprendre d’une seule personne et en tirent une expertise. Elle est un puissant moyen de mise en confiance et d’ouverture sur les autres.