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Et les animateurs alors !?

Les directeurs et animateurs de 5 accueils de loisirs de la Vienne étaient à Châtellerault du 20 au 24 février 2017. Ils expérimentaient, grandeur nature, ce que promettent la plupart de leurs projets éducatifs et pédagogiques : l’autonomie et l’émancipation des enfants. Ils ont pris le risque de changer leur façon de travailler et de sortir de leur zone de confort. Ils ont choisi de le faire ensemble, parce que chacun de son côté, isolé dans son centre de loisirs, c’est plus difficile. Alors un ALSH sans tranches d’âges et sans programme, c’est possible ?

Il semblerait bien, oui. Voilà ce qu’observent les animateurs, après leur semaine à Ozon.
Un changement de posture
On observe un changement de posture des animateurs puisque ce sont les enfants qui rythment et orientent le quotidien.
Les animateurs :
– passent de proposant à accompagnant

– réagissent dans l’immédiateté, doivent être réactifs aux envies, projets (ça ne veut pas dire que l’on dit oui a tout, tout de suite)
– S’adaptent et sont créatifs en proposant des choses quand la tension monte, que les enfants sont trop nombreux dans les espaces
– Observent les enfants, anticipent et réaménagent ou proposent des choses si besoin. Par exemple, quand les enfants répètent pour les spectacles, l’animateur permet à chacun de se sentir bien, de s’ouvrir aux autres, il entretien la dynamique, il apporte ses compétences ou celle d’un intervenant…

– Permet de développer le projet. Par exemple, les espaces sont régulièrement repensés/réaménagés sur la base d’observations des comportements/demandes des enfants. c’est le cas du bus, du parcours de motricité.

Être avec, à côté, en soutien et être très peu proposant, est un réel changement.

Ce changement n’est pas sans questionnement, prise de risque, essai-erreurs mais tous les animateurs y ont pris plaisir. Certains des plus jeunes animateurs parlent de véritable transformation professionnelle. Les plus expérimentés parlent de ré-enchantement de leurs pratiques.
La semaine suivant l’expérience, les enfants tenaient aussi le cadre, avec les animateurs, pour les enfants qui n’étaient pas là du 20 au 24 février.
Les animateurs ont redécouvert les enfants et leurs potentialités : on les voit plus, on les reconnaît, on les connaît mieux. On s’attache à l’individu pour aller vers le collectif.

Il est question, dans les retours qui sont fais, de révélation, de se redécouvrir soi-même. Il est enfin question de redécouverte professionnelle et du pourquoi on est là.
L’expérience a permis d’attiser un appétit pour la théorie associée : des prises de conscience autour des atouts et des limites de la pédagogie Freinet et un intérêt renouvelé pour l’aménagement de l’espace, orienté Montessori.

Prise de conscience de la diversité des territoires campagne/quartier populaire : choc culturel, autour du rythme de la journée, des repas, du maquillage.

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