Les centres sociaux de France (et donc de la Vienne) ont reçu, en ce début de mois de novembre 2014, un paquet de cartes postales.Il s’agit maintenant de les envoyer à la mairie de Fréjus pour lui faire part de notre indignation devant la baisse de 60% de subventions accordées aux centres sociaux de la ville. Explications de Claudie Miller, présidente de la fédération des centres sociaux de France.
L’existence des centres sociaux de Fréjus est menacée.
La situation est la suivante : M. Rachline, Maire de Fréjus (membre du Front National) a fait voter dès son premier conseil municipal une baisse des subventions pour plusieurs associations, dont le club de prévention spécialisée et les trois Centres sociaux associatifs. Pour ceux-ci, la baisse annoncée est de 60%.
A la demande des Centres sociaux, M. Rachline a reçu ces trois associations début juillet 2014 et le ton était plutôt à la conciliation. Le Maire a annoncé ne pas vouloir revenir sur cette importante baisse mais il était ouvert à la signature d’une convention pluriannuelle préservant les montants restants.
Courant juillet, au travers d’un message sur Twitter, le Maire s’en est pris au centre social des Tournesols et surtout à sa directrice, au prétexte qu’elle « faisait de la politique », Celle-ci avait répondu à des journalistes lui demandant des nouvelles de la vie à Fréjus pour les associations, sous cette nouvelle municipalité, et elle avait alors fait état de baisses de subventions.
M. Rachline déclarait notamment qu’une partie du salaire de la directrice étant payée par les impôts locaux, elle n’avait pas à « polémiquer » sur des médias nationaux. Dans le même temps, l’association avait commencé à informer ses adhérents des conséquences prévisibles dès la rentrée de cette baisse importante des subventions municipales: arrêt de certaines activités et de certains projets.
Au vu de ces « résistances », le Maire a finalement dénoncé brutalement la convention financière et la convention de mise à disposition des locaux où est situé le Centre social. Cela prend effet au 31 décembre 2014.
Au-delà de la baisse importante des subventions (dont le FN n’a malheureusement pas le monopole), cette situation nous est insupportable car elle témoigne d’un déni démocratique, sanctionnant l’expression d’un mécontentement légitime de la part des dirigeants du centre. Ce déni se double de l’accusation, à notre sens infondée, que le centre social ferait ainsi « de la politique », refusant en fait à ses dirigeants la légitimité de s’exprimer dans l’espace public au prétexte qu’ils touchent des subventions municipales. De plus, ces décisions sans appel font état d’une volonté délibérée de voir le centre social disparaître, au mépris de la qualité du projet associatif porté par le centre et, au-delà, de l’engagement des habitants qui le font vivre et du bien-être de ceux qui en bénéficient.
L’association du Centre social des Tournesols a décidé de résister. Une journée de réflexion avec tous les centres sociaux du Var le 17 octobre 2014 a permis d’affirmer que les centres sociaux travaillent à la construction d’une société multiple, où chacun peut trouver sa place. L’association du centre social des Tournesols et la Fédération Var-Côte d’Azur ont appelé à une manifestation le 15 novembre 2014 dans le quartier pour faire
connaître leur refus d’une telle décision et leur volonté que le centre social puisse continuer de vivre.
Depuis l’élection municipale, la FCSF est en lien avec la Fédération Var-Côte d’Azur. Dominique Garet et Jean Neyron (membres du bureau), accompagnés de François Vercoutère (délégué), se sont rendus sur place à deux occasions.
La FCSF souhaite soutenir cette nouvelle action en mobilisant l’ensemble du réseau. Elle propose de nous impliquer en signant, timbrant et en renvoyant le plus rapidement possible les cartes postales que vous venez de recevoir, à M. le Maire de Fréjus.
Cet article est librement inspiré du courrier de Claudie Miller, envoyé aux présidents et délégués des fédérations de centres sociaux.
Les photos de la manifestation du 15 novembre 2014, ont été prises par Jean-Paul Ayme, président de la fédération des centres sociaux du Vaucluse.