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Insertion : faire ensemble pour se reconstruire

L’insertion prend différentes formes dans les maisons de quartier de Châtellerault. Un chantier rémunéré pour les uns, un atelier bénévole pour les autres. Mais l’objectif reste identique : retrouver des repères après une galère.

Rue Madame, à Châtellerault, la façade de l’atelier d’insertion de la Maison Pour Tous (MPT) porte la mention « Ensemble, c’est tout ! ». Le message a le mérite d’être clair… Valérie, la cinquantaine, est souvent la première à pousser la porte. Tous les mardis et vendredis, elle vient prendre un café avec Jacky, Christian et les autres. « Je n’aime pas tourner en rond chez moi. Ici je vois du monde, je discute. » Les dizaines de photos exposées sur les murs rappellent autant de moments sympas vécus dans ces lieux. « Dès qu’il fait beau, on part en balade et on s’occupe aussi de nos deux parcelles de potager, raconte Laurent Blet, l’encadrant technique. Et avec les légumes, on apprend à cuisiner des choses simples qu’on partage ensuite autour d’une table. »

Totalement bénévoles, la vingtaine de participants de l’atelier de la MPT n’ont aucune obligation. Ils viennent juste pour le plaisir de se retrouver et de rompre leur isolement. Mais quand la mairie ou le centre socioculturel le leur demande, le groupe se mobilise pour réaliser des petits travaux de menuiserie. Comme des bacs à fleurs pour une école, des tables pour l’épicerie sociale ou des composteurs. Nouveauté : depuis février 2024, les habitants du quartier peuvent même y faire réparer leur vélo !

Le chantier bienveillant des Minimes

Au contraire, le chantier d’insertion du centre social des Minimes fonctionne comme une petite entreprise. Les clients sont des collectivités, des associations et des bailleurs sociaux pour des travaux d’utilité publique. Jean-Paul Beaucourt encadre au maximum 15 salariés accueillis sur prescription de France Travail, la Mission locale, l’Ecole de la 2e chance, ou encore le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP). Ils et elles sont alors en CDD d’insertion de quatre mois renouvelables jusqu’à deux ans. « Nous venons de restaurer le mur d’enceinte du cimetière nord de Châtellerault, indique l’encadrant technique. Comme de véritables artisans, ils ont protégé et gardé propre leur espace de travail, à commencer par les tombes. » Maçonnerie, peinture et entretien des espaces verts sont les prestations proposées. « Ils doivent réapprendre le respect des horaires, des consignes, le travail en équipe… On guide leurs gestes. »

Leur rémunération mensuelle s’élève à 980€ net pour 24h par semaine. En parallèle, Anne-Gaëlle Mondange, accompagnatrice socioprofessionnelle, les aide à lever les freins à leur réinsertion : mobilité, santé, logement, formation… « On les considère avec bienveillance. Toutes et tous ont été frappés par un accident de la vie. Beaucoup réussissent à remonter la pente. » Comme Sébastien, aujourd’hui agent magasinier. Après avoir vécu un drame personnel, il s’est retrouvé à la rue. Huit mois de chantier d’insertion, du soutien et une formation plus tard, il se reconstruit maintenant petit à petit.

 

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