Depuis le 17 mai, l’ambiance au Toit du Monde bat son plein. La traditionnelle fête annuelle de l’association, se transforme cette année en 15 jours de festival interculturel. Un programme dense et varié avec pour fil rouge, la valorisation des pratiques artistiques des associations étrangères de Poitiers.
Pour l’occasion, le Toit du Monde reçoit Adji Gaye. Elle est coordinatrice des projets d’intégration et d’ouverture culturelle à la mairie de Marburg en Allemagne. « Les villes de Poitiers et Mareburg sont jumelées depuis les années 70, explique t-elle. Elles sont toutes les deux engagées pour organiser un accueil et une intégration de qualité pour les réfugiés ou les migrants. Je suis ici pour observer la façon dont la ville et les associations rendent cela concret, sur le terrain. Le festival du Toit du Monde est un bel exemple. »
Le 3 octobre prochain, c’est une délégation poitevine qui se rendra à Marburg pour participer au jour de l’unité. La fête nationale allemande est également l’occasion d’ouvrir les portes des mosquées et de fêter la diversité culturelle. L’idée étant que les fonctionnaires et les acteurs associatifs de nos 2 villes, puissent échanger leurs bonnes pratiques et en faire profiter leurs structures de retour au pays.
Allemands et Français ont parfois des méthodes de travail différentes. En revanche, ce que nous savons, à Marburg et à Poitiers, c’est que nos associations ont un double rôle à jouer, explique Chantal Luque, directrice du Toit du Monde. Celui de sensibiliser les habitants à la situation des étrangers. « Pourquoi quittent-ils leur pays ? Comment arrivent-ils en Europe ? Quelle situation vivent- ils au quotidien après avoir passé les frontières ? » L’immigration n’est plus une immigration dite « politique ». « Les réfugiés du 21ème siècle arrivent en Europe parce qu’ils sont orphelins, ils veulent avoir accès à l’éducation ». « Ils fuient aussi des situations climatiques extrêmes» affirme Chantal Luque.
De nombreuses associations dont les centres sociaux, en ville et dans le monde rural, constatent ces détresses humaines et cette formidable énergie à vouloir s’intégrer dans un nouveau pays d’accueil. Ces bénévoles impliqués sensibilisent, par leurs expériences, les décideurs et hommes politiques locaux. « Si l’on veut que les décisions prises par nos dirigeants soient adéquates, nous devons leur faire savoir et les sensibiliser à la situation des étrangers, explique Chantal. » C’est l’ambition des organisateurs du Monde en Fête.
Le festival dure jusqu’au 29 mai. Le programme complet se trouve sur le site web du Toit du Monde.
Photos :
Toit du Monde, Louis-Marie Bonneval
CRIJ, Camille Gangarossa
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