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L’éducation populaire face à la défiance étatique

Marie-Hélène Doublet, Alexia Morvan et Sébastien Pesce collaborent régulièrement avec la Fédération des Centres Sociaux de la Vienne dans le cadre de projets de recherche collaborative, dont l’un a porté sur le Réseau jeunes et l’incident d’Octobre 2020. Ils publient un article sur cet événement, dans la Revue Internationale de sciences humaines et sociale.

La question posée par ces trois chercheurs, était : «Les événements d’Octobre 2020 ne sont-t-il pas annonciateurs «des transformations en cours – en termes de libertés associatives, de statut de la parole des jeunes et de formes de participation, de relations entre l’État et le secteur associatif ?».

L’article s’intéresse à la réforme de l’agrément «Jeunesse et éducation populaire» qui transforme les rapports entre pouvoirs publics et associations, façonnés par le décret sur le «contrat d’engagement républicain», en application de la loi dite « contre le séparatisme » du 24 août 2021.

Extrait de l’article : «Le contrat d’engagement républicain rompt en effet avec la logique de confiance qui prévalait dans la charte des engagements réciproques de 2014 entre le secteur associatif, l’État et les associations d’élu·es territoriales et territoriaux. Cette logique reconnaissait le rôle majeur que jouent les associations, y compris dans leur fonction « d’alerte et d’interpellation des pouvoirs publics ». Outre les deux premiers cas recensés de mise en œuvre du contrat d’engagement républicain depuis le décret (le planning familial à Chalon-sur-Saône, Alternatiba à Poitiers), ce changement de modèle risque d’entraîner la multiplication des interprétations arbitraires des points de rédaction imprécis du contrat, et surtout des effets d’autocensure et des dilemmes perturbateurs sur l’ensemble des pratiques associatives, notamment d’éducation populaire, qui accompagnent des actions collectives émancipatrices avec des visées de justice et de transformation sociales.

La nouvelle page qui s’écrit, introduit un changement de référentiel qui enserre les libertés associatives par une ingérence de type « régalienne ». Elle pourrait bien constituer le levier d’une remise en cause inédite de l’éducation populaire civile et publique, et semble révéler un différend entre l’État et une partie du monde associatif quant au sens et aux conditions du travail démocratique. »

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Référence de l’article
Marie-Hélène Doublet, Alexia Morvan et Sébastien Pesce, « L’éducation populaire face à la défiance étatique », Pratiques de formation/Analyses [En ligne], 68 | 2024, mis en ligne le 01 mars 2024.

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