Les 6 et 7 Avril 2025 à Poitiers, le centre social, Maison de quartier de la Gibauderie accueillait, en partenariat avec la Ligue des Droits de l’Homme, une exposition et une
projection autour de la cause sahraoui. Une épouse, dont le mari est emprisonné au Maroc, défendait cette cause en effectuant une marche, jalonnée de temps de débats.
Cette manifestation a été violemment combattue par certains membres de la communauté marocaine (voir Nouvelle République édition Vienne du 16 Avril 2025). Ce collectif ne s’est pas contenté de manifester mais a, par ses intimidations verbales et physiques, mobilisé une protection policière importante. Pour se défendre le porte-parole du collectif reproche à la Maison de quartier, aussi centre social, de ne pas respecter une neutralité lors de ses activités. De plus en plus d’élus, acteurs publiques, services de l’Etat formulent ces appels à la neutralité du centre social. On constate qu’ils sont le plus souvent exprimés lorsqu’il s’agit de dénoncer des forces politiques niant la dignité de certains groupes humains. Alors que les bénévoles, et salariés des centres sociaux se débattent entre une situation sociale qui s’aggrave, des besoins sociaux croissants, une augmentation continue des charges et des contraintes de gestion, ils et elles doivent en plus se défendre contre une série récurrente d’attaques des libertés associatives.
Pour nous il y a un grand danger démocratique à contraindre les centres sociaux à la « neutralité ».
C’est nier le rôle politique des associations, et plus précisément de notre capacité à faire contrepouvoir en proposant des manières de faire ayant pour objectif de faire progresser la dignité humaine, de construire un avenir soutenable. Nous ne pouvons pas accepter cette confiscation de citoyenneté, une exclusion de nos associations du périmètre de la politique légitime. Ne voit-on pas comment la démocratie est menacée ? Le populisme progresse. Pour protéger la démocratie nos associations sont subventionnées et elles sont aussi «politisées ». Le réseau des centres sociaux de la Venne affirme que son action n’est pas neutre, elle est politique, « au sens noble du terme », c’est-à-dire qu’elle est citoyenne, qu’elle participe au débat public tout en restant en dehors (voire au-dessus) des clivages partisans.
Notre rôle est de cultiver la démocratie, une démocratie « réelle », qui donne les moyens :
• De renforcer le pouvoir d’agir des habitant.es
• De donner plus de place à la jeunesse
• Favoriser l’esprit critique et les débats
L’éducation populaire, dont nous nous revendiquons, contribue à maintenir une société dans un cadre de progrès, de démocratie et de république.
Béatrice Fuster-Kleiss Présidente de la fédération des centres sociaux de la Vienne
Denis Renaudin délégué de la fédération des centres sociaux de la Vienne