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[Accueil] Centres sociaux, l’oreille attentive des quartiers

L’accueil du public est l’une des fonctions essentielles des centres socioculturels. A Châtellerault comme ailleurs, les équipes ont été mises à rude épreuve par la Covid-19. Mais un peu partout ont émergé des projets « hors les murs » pour aller au-devant des gens.

Les choses reviennent presque à la normale depuis la mi-mai dans les centres socioculturels (CSC). Les masques et les règles de distanciation physique freinent encore un peu la convivialité mais une grande partie des activités ont redémarré. Mis à part les centres de loisirs qui ont continué de fonctionner, l’accueil du public a forcément été contraint durant cette période. Si tous les centres ont fermé leurs portes pendant le premier confinement, les équipes ont dû rapidement se réorganiser pour offrir une alternative. Au CSC d’Ozon, à Châtellerault, la demande vis-à-vis de la permanence administrative a explosé à cause de la pandémie. A tel point qu’il a fallu ouvrir un second créneau le jeudi après-midi, en plus du matin. Dossiers retraite ou de Caf, titres de séjour, naturalisation, formation… Les motifs étaient nombreux. « La précarité s’est développée, souligne Adeline Mégevand, directrice de la structure. Les gens cherchaient de l’aide mais ils se sont souvent retrouvés dans l’impossibilité d’avoir un contact humain au sein des institutions pour demander une info. On les renvoyait vers Internet. » Médiateur social numérique, référent insertion, gestionnaire de droits sociaux ont été en première ligne.
Renforcer les actions « hors les murs »
L’Association départementale pour l’accueil et la promotion des gens du voyage (ADAPGV) a également dû mettre en place une continuité de service pour les quelque 650 « voyageurs » qui disposent d’une domiciliation postale chez eux. « Au-delà du courrier, on les aide aussi à décoder le langage administratif, on les accompagne dans leurs démarches », explique Nathalie Albert, coordinatrice du centre social de Grand Châtellerault. L’ADAPGV86 compte une deuxième structure identique pour Grand Poitiers et un autre espace de vie sociale itinérant qui sillonne les zones rurales. Ici, comme dans tous les centres socioculturels de la Vienne, l’accueil du public est élevé au rang de priorité. Il a donc fallu s’adapter en gardant les fondamentaux. « Au vu de sa longue histoire, notre association a acquis une vraie légitimité, de quoi gagner la confiance des familles de voyageurs qui se sentent souvent déconsidérées dans notre société », poursuit Nathalie Albert. Alors pour conserver ce lien si particulier, les médiateurs de l’ADAPGV ont accentué le nombre de déplacements sur les aires d’accueil des gens du voyage. Sport, santé, enfance, soutien scolaire… Toutes les actions siglées « aller vers » engagées pendant la crise continueront à coup sûr par la suite.
Idem dans le quartier d’Ozon, où les animations de rue se sont développées. « L’accueil est une fonction transversale que tous les salariés et les administrateurs occupent à un moment donné, relève Adeline Mégévand. Il faut faire preuve de bienveillance, d’ouverture d’esprit et de recul pour répondre aux besoins des habitants dans leur diversité. » Sur le marché, le tricycle de la maison de quartier a fait sensation. L’occasion pour les riverains de partager autour d’un café leurs idées pour l’avenir (notre photo). Et beaucoup de surprises sont programmées cet été.

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