Nous vous l’avons annoncé il y a quelques semaines, Nicole Obretch-Doreau, présidente de la fédération depuis 2 ans, donne un tournant à sa carrière professionnelle. Elle quitte Poitiers pour Châlons-en-Champagne où elle occupera le poste de directrice adjointe du service Éducation, Jeunesse et Sports. Nous avons eu envie de revenir sur son expérience à la fédération des centres socioculturels de la Vienne.
Que t’a apporté l’expérience de présidente pour le réseau ?
Presque 2 ans passés en tant que présidente de la Fédé 86, c’est court mais ça a été tellement intense, tellement riche ! Pendant tout ce temps, je pense avoir été une présidente curieuse, attentive, enthousiaste, m’imprégnant progressivement de toutes ces rencontres faites lors de ce que j’ai appelé ma tournée des popottes ou lors des assemblées générales auxquelles j’ai participé, des rencontres qui m’ont permis de mieux connaître les CSC adhérents, leur univers, leur contexte, les salariés et les bénévoles qui y travaillent.
Aujourd’hui, je mesure beaucoup plus la force et les énergies de ce magnifique réseau, le rôle fondamental qui est le nôtre dans un contexte économique si difficile, si complexe, marqué par de profondes mutations. Je crois pouvoir dire que j’ai pris pleinement conscience du militantisme prompte à défendre nos valeurs, de la nécessité de les marteler encore et encore pour les faire reconnaître, partager et surtout les faire respecter pour que la démocratie soit pratiquée, que la dignité humaine soit reconnue et que la solidarité, devienne un ciment indestructible qui ne peut que nous rendre plus fort encore.
Aujourd’hui, je suis plus que jamais convaincue que c’est ensemble que nous devons agir pour créer de la solidarité, de la confiance. Nous vivons dans un monde parfois terrifiant propice à développer l’individualisme, l’égoïsme, dans un système très sophistiqué prompte à nous identifier avant tout comme consommateurs, prompte aussi à développer l’attitude du faire-semblant qui génère une crise de sens et une perte de repères pour tout un chacun.
Mon expérience, au centre socioculturel La Case à Vouillé en tant qu’administratrice, puis à la Fédé m’ont permis de rester optimiste, de voir qu’il y a encore des gens qui prennent le temps de penser, de prendre du recul, d’avoir des avis critiques, de s’indigner, des gens qui ont décidé d’agir ensemble, sans se résigner….et qui restent convaincus qu’ensemble nous pouvons faire quelque chose pour changer, améliorer, qu’ensemble nous pouvons agir pour ne pas subir. Des gens capables d’aller vers les autres, sans préjugés ni rapport de force, capables de prendre en eux le meilleur tout en acceptant leur différences et leurs faiblesses…..ces constats sont pour moi porteurs d’espoir et donnent du sens à l’action
Pour finir, je dirais qu’aujourd’hui je me sens fière d’appartenir à ce formidable réseau et que, même si je pars en Champagne-Ardenne, je continuerai à porter haut et fort les valeurs qui nous unissent… Je ne sais pas encore sous quelle forme mais en tout cas, je suis convaincue que rien ne s’arrête mais qu’au contraire, tout continue !
Qu’est ce qui, selon toi, a marqué l’année 2013 ?
Évidemment, c’est le congrès de Lyon. Un temps fort, riche, fédérateur, la synergie de toutes les énergies développées ! Des échanges puissants et la concrétisation de ce lien qui nous unit quelque soit l’endroit où nous nous trouvons. Un lien créé par des valeurs communes et par cette prise de conscience du pouvoir d’agir ensemble.
2013, a été pour moi une année dense, riche, marquée de rencontres avec les associations adhérentes à la Fédé, avec des hommes et des femmes militants, des hommes et des femmes qui donnent sans compter, marquée aussi de rencontres avec nos partenaires institutionnels et élus. Toutes ces rencontres m’ont permis de mieux mesurer la responsabilité qui m’était confiée, de mieux cerner les problématiques, les enjeux, les attentes des uns et des autres. Autant dire que partir n’est pas facile !
Qu’aimerais-tu dire à la personne qui te succédera?
Pour le moment, je suis présidente éloignée. Le bureau de la fédération, fait en ce moment appel à candidatures pour venir grossir les rangs et dans un second temps trouver un nouveau président ou une nouvelle présidente.
Je suis persuadée que le rôle d’un président est d’être sur le terrain, au contact des membres du réseau, au contact des représentants institutionnels et des élus. Je crois que le président doit veiller à ce que la Fédé, comme son nom l’indique, fédère, anime le réseau. La prochaine écriture du projet fédéral est une excellente occasion de s’interroger sur le rôle attendu de la Fédé, sur nos modes de fonctionnement actuels.
Je pense que, demain, il nous faudra mieux communiquer pour être identifiés comme des acteurs incontournables ; nous restons encore trop modestes et il nous faudra apprendre à être un peu plus sur le devant de la scène…. Enfin, je crois que la qualité du binôme Président/Délégué conditionne l’efficacité d’un président. Ce partenariat et cette relation de confiance sont indispensables pour permettre à un président de remplir ses missions. Pour ma part, je me suis aussi appuyée sur les conseils de mes aînés qui se sont prêtés à l’exercice bien avant moi. Leur présence et leurs conseils ont été précieux.