Cinq centres socioculturels de la Vienne* ont choisi d’expérimenter, pour le rendre plus concret, le courant de pensée qui se développe dans le réseau national depuis le congrès de Lyon (2013) : le développement du pouvoir d’agir. Le groupe, composé de 12 personnes, rassemble des responsables de secteurs enfance, des directeurs de centres de loisirs, de jeunes animateurs et d’autres, plus confirmés. Il est accompagné, dans ce chantier expérimental, par la Fédération et par le désormais bien connu, Jérôme Guillet.
Yann le Bossé donne une définition claire de ce que signifie développer son pouvoir d’agir. Il s’agit d’exercer un plus grand contrôle sur ce qui est important pour soi, pour ses proches, pour les groupes auxquels on s’identifie. Le développement du pouvoir d’agir, c’est le passage du sentiment d’impuissance à la possibilité d’agir sur ce qui compte pour soi. Il existe différentes manières de contribuer au développement du pouvoir d’agir des personnes. Avec ce projet, le groupe veut tester une hypothèse : en permettant aux enfants d’agir sur leurs temps de loisirs, on leur donne les codes pour le faire dans d’autres sphères. Les enfants, devenus adolescents puis adultes, sauront agir sur leurs vies et transformer « demain ».
Le groupe de chercheurs souhaite donc expérimenter le concept du pouvoir d’agir en centre de loisirs. Ils imaginent un accueil où les enfants pourraient se réapproprier leur temps de loisirs. Où ils pourraient décider de l’organisation de la journée et de la teneur des activités. En somme, de la manière dont ils veulent s’occuper ou s’ennuyer. La semaine du 24 février 2017, ils seront à Châtellerault pour tenter l’expérience, grandeur nature. C’est Oz’aventure qui fera office de laboratoire d’observation et de mise en pratique.
On ne change pas les pratiques et les métiers en un claquement de doigts. C’est pourquoi, dès le mois de septembre 2016, le groupe d’animateurs s’est formé au concept même du pouvoir d’agir et aux pédagogies émancipatrices. Il s’agit maintenant « de structurer, du point de vue de l’animation, la semaine de chantier » explique Jérôme Guillet. L’idée étant, qu’à partir de cette semaine de mise en pratique auprès des enfants, on puisse « monter en généralités ». Autrement dit, repérer ce qui a fonctionné ou non, pour permettre à chacun de se corriger, de reproduire et de progresser. Mais aussi pour faire parler de l’expérience.
*Les centres socioculturels participants :
Centre socioculturel d’Ozon, Centre socioculturel La Case, Maison pour tous de Châtellerault, Maison des 3 quartiers, Maison de quartier SEVE.