Nous en parlions déjà ici, le réseau jeunes national a eu lieu à Poitiers du 19 au 23 octobre 2020. Si les jeunes des secteurs jeunes de la Vienne ont été très impliqués, les animateurs et responsables de secteurs n’ont pas été pas en reste. Nous avons rencontré Ophélie, Marion et Quentin. Ils font tous les 3 partie du comité d’accueil 2020 et sont par ailleurs investis dans le réseau jeunes départemental depuis longtemps. Mais avant, faisons un petit rappel concernant ce projet national en faveur de la jeunesse.
Réseau jeunes national et départemental, quelles complémentarités ?
Le réseau jeune existe au niveau national depuis 2012. Il est né de l’intuition qu’il était nécessaire de proposer une étape supplémentaire dans le parcours d’engagement des jeunes fréquentant les centres sociaux. La 1ère édition avait pour double ambition de faire se rencontrer des groupes de jeunes de toute la France, pour qu’ils puissent partager leurs réalités de vie. Et de pouvoir créer une communauté de jeunes, qui continueraient de se voir, d’échanger, en dehors des rencontres, et, pourquoi pas, d’imaginer des projets.
Un peu comme pour un séjour de vacances, chaque année, des jeunes de 14 à 20 ans et leurs animateurs se rassemblent pendant une semaine. Les ingrédients d’un réseau réussi ? La convivialité. La découverte de la ville qui accueille : chaque année, le réseau jeunes change de lieu. Le thème : en 2020, Oh my god!, il s’agissait des religions! Des animations favorisant la participation de tous et enfin, des actions de solidarité.
Le réseau des centres socioculturels de la Vienne est largement inspiré de cette démarche nationale. Les animateurs ont organisé leur 1er réseau en 2015. Chaque année, ils font évoluer la formule, laissant une plus large place aux jeunes. Ils choisissent le thème des débats, sorte de fil rouge de la semaine. Et ils sont aux manettes pour l’animation. Le cadre ? Que chaque participant puisse contribuer, donner son avis, argumenter, dans le respect et l’attention de tous, jeunes et adultes.
Et les animateurs alors, qu’est ce qui les anime, justement ?
La question de la parole des jeunes est au centre du rassemblement. Pendant la semaine, les jeunes peuvent échanger sur la thématique qu’ils ont choisi, de façon sereine. Ils choisissent un intervenant extérieur pour se cultiver, en apprendre davantage. « Ensuite, ils discutent, échangent leurs points de vues, se posent des questions ou affirment leur opinion. Les jeunes peuvent affirmer une parole qu’ils ont parfois plus de difficulté à porter dans leur quotidien, explique Quentin, du CSC La Blaiserie.» Le fait de travailler avec les autres animateurs du réseau, y prendre plaisir et motivation, y trouver des ressources, quand on en a besoin dans l’année constitue un 2eme levier de participation des animateurs. « En 2019, en participant aux réunions et formation des animateurs, j’ai vraiment pris conscience que j’appartenais à un réseau, insiste Marion, du CSC la Case ».
Enfin, les animateurs sont unanimes sur le fait que la façon dont est accompagnée le projet, constitue un espace de formation pour eux. Ils acquièrent des outils très opérationnels qui leur permettent d’accompagner les projets de jeunes dans leurs centres. « Je ne réinvesti pas forcément le thème dont il a été question pendant le réseau jeunes, de retour dans mon centre, constate Ophélie, de la Maison des Projets. Par contre, je m’efforce de laisser une vraie place aux jeunes et j’utilise les outils participatifs pour que les décisions soient vraiment prises ensemble. » Quentin reconnait quant à lui :« Ça m’amène à penser mon approche avec les jeunes différemment. J’ai appris des méthodes qui donnent envie de s’investir, qui permettent aux jeunes de gagner en confiance. Sans ces méthodes lorsqu’on est en groupe, on sait à l’avance qui va parler et qui ne va pas parler». « En 2019, nous avons fait une formation avec Sébastien Pesce sur les outils d’animation participative. Ca a modifié ma posture professionnelle, explique Marion ». Ces jeux, brise-glace et autres techniques sont de plus en plus utilisés dans nos associations et ils portent leurs fruits. Ils favorisent l’implication réelle des acteurs et qui donnent envie de participer et de coopérer. Les participants réfléchissent, décident, co-construisent. Cela fonctionnent pour des groupes de 2 ou de 150 et permet de passer de l’idée d’un groupe à un projet collectif au cours duquel on conserve la motivation et la mobilisation du début à la fin. Cela fonctionnent pour des juniors associations ou pour des ateliers d’insertion socioprofessionnels. Et cela permet de se concentrer sur les préoccupations et les centres d’intérêts des 1er concernés.